La Vie secrète des animaux
Amour, deuil, compassion : un monde caché s’ouvre à nous
titre original : Das Seelenleben der Tiere : Liebe, Trauer, Mitgefühl – erstaunliche Einblicke in eine verborgene Welt
Auteur : Peter Wohlleben
trad. de l’allemand par Lise Deschamps
Lu par Thibault de Montalembert
7h02
Le talent de conteur et de vulgarisateur de Peter Wohlleben continue d’opérer avec La Vie secrète des animaux. Les droits des animaux, la prise en compte de leur intelligence et, plus récemment, de leur conscience, la question de la souffrance animale, tous ces sujets sont au cœur de l’actualité. Après les arbres, Peter Wohlleben nous ouvre, à sa manière toujours simple, personnelle et imagée, les portes d’un nouveau monde caché : non plus seulement la pensée ou l’intelligence animales, mais le champ complet de leurs émotions.
La Vie secrète des animaux de Peter Wohlleben (extrait, lu par Thibault de Montalembert)

Des coqs qui mentent à leurs poules ? Des biches en deuil ? Des chevaux qui éprouvent de la honte ? Il y a encore quelques années, tout cela relevait d’un fantasme nourri par les amis des bêtes qui, pour mieux se rapprocher de leurs protégés, prenaient leurs désirs pour la réalité. Moi le premier, qui suis depuis toujours entouré d’animaux. Qu’il s’agisse du poussin qui m’avait élu pour maman quand j’étais petit, des chèvres qui font chaque jour résonner leurs joyeux bêlements autour de chez nous ou encore des animaux de la forêt que je croise lors de mes rondes quotidiennes, je me suis toujours demandé : qu’est-ce qui peut bien se passer dans leurs têtes ? Sommes-nous vraiment les seuls, nous autres humains, à goûter toute la palette du ressenti, comme les scientifiques l’ont longtemps affirmé ? Serions-nous une exception biologique, les seuls êtres vivants à même de mener une existence consciente et accomplie ?
Soyez sans crainte : je ne suis pas en train de plaider pour la déprime au petit déjeuner et le dégoût au dîner. […] Ce que je souhaite, c’est plutôt que nous devenions un peu plus respectueux du monde animé qui nous entoure, qu’il s’agisse des animaux ou des végétaux. Cela ne signifie pas forcément renoncer à toute utilisation, mais accepter de limiter un peu notre confort, ainsi que notre consommation de biens biologiques. Quelle sera notre récompense ? Des chevaux, des chèvres, des poules et des cochons plus guillerets ; des cervidés, des martres ou des corvidés contents, qui se laissent observer, y compris, pour ces derniers, en train de crier leur nom… Et alors, notre système nerveux central sécrétera des hormones propres à répandre en nous un sentiment auquel nul ne saurait résister : le bonheur !
