Pocket, 2019

Lola Rivière, quant à elle, est de l’autre côté de la barrière. Experte en cybercriminalité, elle vient de rejoindre une équipe de flics aguerris tout juste délogés du légendaire 36, quai des Orfèvres, pour un nouveau cadre aseptisé.
Sans connexion apparente, les deux femmes vont pourtant se rencontrer et naviguer dans les méandres de la cybersécurité, des écoutes et du jeu médiatique. Le plus dangereux prédateur n’est pas forcément celui qu’on croit…
Dit-elle toute la vérité ?
Extraits des retranscriptions de la ligne cellulaire n°06 51 44 04 XX utilisée par Manon Legendre

C’est un pavé (571 p en format poche), mais il se lit très vite. La plume est agréable, les personnages énigmatiques, l’intrigue… intrigante… Il ne nous reste qu’une chose à faire : tourner les pages pour avoir l’éclaircissement de tout ce qui se passe!
D’un signe de tête en direction du couloir menant au vestiaire, le taulier donna le top. Il était minuit pile. Une fille brune en cuissardes transperça la foule et progressa en direction de la scène centrale sur le rythme lent et puissant de Marilyn Manson. Sweet dreams are made of this, who am I to disagree ? Pas lents, gestes sensuels, elle dénoua sa queue-de-cheval au moment de grimper sur la piste de verre. Le public, assis sur les canapés rouges, dossiers en forme de lèvres pulpeuses, la fixa.
D’ailleurs, en parlant des personnages, ils sont loin d’être classiques! Ils ont tous un petit côté spécial et surtout pas mal de secrets ! Et ils sont très nombreux. Du coup, même si une flic, Lola Rivière, ressort surtout du lot (enfin pour moi), il y a toute une galerie de personnages que ce soit du côté des flics, que des suspects. C’est justement ces secrets ou leurs comportements qui les rend humains et attachants. Ils ont des failles, ils ne sont pas parfaits et donc on espère que tout se passe au mieux pour eux (enfin pour la majorité XD ).
« Les mots cachent toujours quelque chose », lui avait dit un Chinois chez lequel elle se ravitaillait le midi lors de son séjour à Singapour. Elle avait longuement médité sur cet adage prononcé dans la pénombre d’un food court, alors qu’elle fixait le dos d’un Asiatique priant à voix haute le Bouddha qui lui faisait face. Depuis peu, Lola Rivière essayait de l’appliquer à son nouveau job, à ses nouveaux « clients ». En l’occurrence, aujourd’hui, elle entendait déchiffrer cette langue qui ne parle pas, celle qui est inaudible, ces silences, soupirs et sanglots, ces notes blanches ou noires, ces demi-croches qui donnaient du corps, du sens au propos rétif, au discours retenu, au mensonge.
L’intrigue a plusieurs ramifications. Au départ, ils nous semblent même que les différentes enquêtes n’ont rien à voir les unes avec les autres, mais comme souvent dans ce genre de littérature il vaut mieux se méfier des apparences ! C’est un véritable jeu de piste que nous offre Hervé Jourdain. On se laisse porter par ses mots, à la recherche d’indices qui nous mettront sur la piste qui reliera le tout. D’autant plus qu’il joue avec le changement de point de vue. Et surtout les non-dits et les sous-entendus. C’est une lecture peu passive pour le coup! Notre cerveau travaille !!
Hervé Jourdain baigne son roman dans un contexte politique tendu, la réélection du Président de la République. Anodin? pas forcément! J’ai apprécié aussi l’ambiance parisienne qui se dégage de ces pages, notamment les passages se déroulant au cœur ou autour des catacombes.

Je cherche une lecture pour mes vacances ça m’a l’air parfait. Merci
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