Mamma Maria
Autrice : Serena Giuliano
234 p.
Pocket, 2021

Or ce matin-là, pour la première fois depuis des lustres, il s’est glissé comme une fausse note dans la partition. Le vieux Franco ne s’est pas présenté pour son éternelle partie de scopa… La fin de la dolce vita ?

Maria ah Maria! Quelle femme! Son café est le cœur du village, tout s’y passe, tout s’observe et se commente. Bref, tout se vit ! Et c’est là, à Amalfi, que Sofia a décidé de revenir. Elle vient de rompre et a besoin de se ressourcer. L’avantage de son métier, traductrice, c’est qu’il peut se faire de n’importe où. Alors pourquoi pas dans son village natal ? Elle y retrouve ses amis, sa famille de cœur et sa Maria. très vite, elle prend des habitudes. Le café le matin chez Maria, les parties de cartes avec les habitués… Et Sofia a le cœur sur la main, elle aime aider et prendre soin des autres, quitte à en oublier un peu son travail. Mais un matin, l’un deux, Franco, ne vient pas. Et il veut que Sofia vienne le voir! Et seulement elle ! Quel mystère !
L’écriture vivifiante de Serena Giuliano m’a transporté dans ce petit village de la côte sud-ouest de l’Italie. Une ville colorée, où il fait bon vivre. Et puis le bar de Maria! Un bar foisonnant de vie, de rire, de la voix de Maria, une femme de caractère, une Mamma à l’italienne. L’autrice construit son récit à travers deux regards : ceux de Maria et de Sofia, deux générations différentes, généreuses chacune à sa façon. On apprend à les connaître en très peu de temps. Et en très peu de temps on aimerait qu’elles fassent partie de nos vies en vrai et pas seulement le temps de quelques pages. Sofia est altruiste, à l’écoute des autres, douce. Maria est exubérante, râleuse, protectrice. Elle a parfois des idées un peu arrêtées mais elle finira quand même par nous surprendre. C’est vraiment LE personnage de son roman.
Tandis qu’ils s’installent, je prépare un cappuccino pour mon petit-fils. Avec une part de torta Caprese. Et un ristretto à sa mère, avec un croissant à la crème.
Parce que je sais qu’elle préfère les Cornetti fourrés à la confiture.
Alors je la regarderai se lever imperturbablement, comme elle le fait depuis des années, passer derrière le comptoir et procéder elle-même à l’échange.
J’admets que l’emmerder est mon passe-temps favori.
J’ai aimé la façon dont l’autrice amène le cœur de son intrigue dont elle nous mène sur le chemin de la solidarité, de l’espoir et de la tolérance avec sa touche à la fois sensible et pleine d’humour. Elle a opté un sujet difficile mais l’aborde de façon intelligente, ouverte, amenant à la réflexion et au dialogue.
Dans ce roman, on est en Italie. On la sent, on l’entend, on la goûte, on la boit ! Et on y voyage grâce à de courtes cartes postales écrites par Sofia : elle déclare sa flamme à son pays. Par ses yeux, par ses mots, elle nous montre à quel point il est beau. Et on a bien envie d’y être aussi !
Je suis depuis un bon moment maintenant Serena Giuliano sur les réseaux et j’aime sa fraîcheur et son humour. J’en ai d’autant plus apprécié les nombreux clins d’œil à sa vie, à ses amitiés (même si je ne les ai sans doute pas tous vu!). Quoi qu’il en soit, ses livres sont comme elle !
– Nenné, c’est quoi, ça ?
– Eh bien, c’est une assiette avec un morceau de viande. Du bœuf, je dirais.
– Non, mais à côté du bœuf.
– Ah oui… Des pâtes.
– DES PÂTES ET DE LA VIANDE DANS LA MÊME ASSIETTE?! crie Ugo.
– C’est une ignominie, surenchérit Franco.
– J’ai envie d’aller les frapper… » lance Maria, toujours modérée.

Je l’ai trouvé super chouette celui-ci, le genre de lecture qui fait du bien !
Tout à fait! Il me tarde découvrir Luna maintenant !