La Nuit d’avant
titre original : The Night Before
Autrice : Wendy Walker
trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère
397 p.
Pocket, 2021

Quelques mois plus tôt, New York
Laura : Je ne sais pas si c’est une bonne idée.
Dr Brody : Ce n’est pas à moi de décider, Laura.
Laura : Qu’est-ce qui arrivera si on essaie de me réparer et que je finis encore plus déglinguée qu’avant ?

L’héroïne de ce roman de Wendy Walker m’a perturbée. J’ai eu du mal à la cerner, à savoir si je l’aimais bien, si je lui faisais confiance.
Et c’est bien l’effet voulu par l’autrice. Il n’y aucun doute là dessus.
Laura, après une difficile rupture est venue se consoler auprès de sa sœur. Cela fait déjà plusieurs semaines et Laura s’est inscrite sur une appli de rencontre et va passer la soirée avec un de ses contacts. Sa sœur doute, a peur pour elle. Est-ce trop tôt ? Possible, car le lendemain Laura n’est pas rentrée. Sa sœur, inquiète, décide de mener l’enquête et ils retrouvent la voiture mais pas Laura. Où est-elle ? Avec qui ?
De découverte en découverte, le passé de Laura se révèle. Son sombre passé. En effet, plusieurs garçons/hommes de son entourage sont morts. Alors on se demande quel a été son rôle dans ces histoires. On se demande vers où nous mène l’autrice dans les passages consacrées à la soirée clé. Tout le monde doute. Et je crois que c’est bien le mot qui résume à merveille ce roman !
Une omission n’est pas tout à fait un mensonge.
Le récit alterne entre de courts extraits de Laura et son psy quelques mois avant que le nœud de l’action du roman débute, la soirée de Laura et la recherche de Laura les jours suivants par sa famille et ses amis.
Les différents temporalités de l’intrigue servent à avancer dans la compréhension de la personnalité complexe de Laura mais aussi de son histoire. Laura est une femme blessée, peu sûre d’elle. Avec son histoire, Wendy Walker va aux racines d’un traumatisme, aux racines de la construction d’un individu.
Amour.
Le voici donc. Ce mot insaisissable.
Le problème, c’est qu’il n’est pas pour moi. Il n’est jamais pour moi.
Le doute, l’ambiguïté : l’autrice aime visiblement construire ses romans autour de ces axes, puisqu’on trouvait déjà ça dans le précédent roman Emma dans la nuit. Et maintenant que j’écris ce titre, je remarque aussi que la notion de nuit est importante, sûrement pour l’aura de mystère, d’inconnu qu’elle véhicule.
Les gens étaient capables de mentir. De bien mentir. Même ceux qu’on aimait le plus.

Nous marchons sur la promenade. La température est idéale, ni trop chaude ni trop fraîche. L’air sent le sel et les algues. L’odeur de l’océan. C’est idyllique.
Et ça me remplit de désespoir.
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