Yôkai
Auteur : Thibault Vermot
Illustrateur : Gaël Henri
257 p.
Sarbacane, 2022 (Pépix)

Yôkai : dernier petit trésor en date de la collection Pépix. Un roman jeunesse qui nous embarque dans le Japon médiéval.
Par la fenêtre
La chose la plus jolie du monde
Une fleur de cerisier
La jeune héroïne, Kyoko, a 9 ans. Elle est la fille d’un calligraphe qui a connu la gloire grâce à ses haïku. Elle rêve d’une vie pleine d’action : elle veut devenir ninja ! ! À tout juste 9 ans, c’est une fillette très intelligente, rusée, dynamique, et elle a de l’énergie à revendre.
C’est ce que font apprendre à leurs dépens Yanagi et Takata, deux brigands qui ont décidé de soutirer de l’argent au calligraphe en kidnappant Kyoko. Mais tout ne se passe pas vraiment comme prévu.
La fillette est ravie de l’aventure et elle donne même des conseils. C’est le monde à l’envers !!
Elle a réponse à tout et elle ne se prive pas de leur jouer de mauvais tours. Pas de doute Kyoko vit sa meilleure vie !
Très vite la nouvelle bande a un nouvel objectif. Avec la débrouillardise et les connaissances de chacun, leur nouveau mauvais coup devrait bien se passer enfin…

Avec ce roman plein d’humour, Thibault Vermot prouve qu’il est aussi doué pour raconter des histoires aux adolescents (Fraternidad, Colorado Train…) qu’aux plus jeunes. Il nous propose un voyage à la fois ludique, pétillant, et intelligent. Il fait découvrir à son jeune lectorat le folklore nippon et ses légendes peuplées d’esprits fantastiques : nous voilà partis à la découverte des Yôkai comme le Rokurokubi et le Yurei (on retrouvera d’ailleurs en fin d’ouvrage un glossaire des esprits croisés ici ou là entre ces pages ).
On a ici non seulement un livre amusant, instructif, riche en aventures (la ninja miniature est la reine pour faire tourner en bourrique ses deux nouveaux meilleurs amis). Le Japon et sa culture sont très prisés par les plus jeunes et l’auteur leur donne ici l’occasion de découvrir tout un pan de cette culture.

Pétillante, indépendante, féministe, énergique, Kyoko est LE rayon de soleil de ce roman.
D’ailleurs, il est intéressant de noter que contrairement aux autres titres de la collection Pépix, Kyoko ne sera pas la narratrice principale. En effet, cette collection (sauf erreur de ma part vu que je n’ai pas lu toute la collection mais une bonne partie quand même depuis 2014) donne toujours la parole aux enfants afin que le lecteur s’identifie et se projette facilement dans les aventures qu’il découvre et qu’il y trouve un vocabulaire contemporain et vivant à son image. Ici, la majorité du temps de parole est donnée à un des deux brigands Yanagi. Mais comme les deux compères ne sont pas vraiment très dégourdis, le langage demeure toujours aussi accessible. Et ce choix de narrateur devient évident quand on se rend compte que Kyoko est bien plus réfléchie et finalement plus mature également que ces deux-là !
Quand Thibault Vermot décide de s’inviter dans le moyen-âge japonais cela donne un roman intelligent, drôle, où l’on retrouve un savoureux mélange de culture nippone, d’aventures, d’actions, d’amitié, de poésie, de facétie.
Tout ce plaisir de lecture prend vit sous le trait de crayon et d’aquarelle de Gaël Henry qui capture parfaitement les caractéristiques de tous ces protagonistes.
Une très très bonne surprise !
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