Roman

Il faut beaucoup aimer les gens de Solène Bakowski

couv48433771Il faut beaucoup aimer les gens

Autrice : Solène Bakowski

364 p.
Plon, 2022


résuméÀ quoi tient la vie ? À nos liens invisibles. Nous, inconnus, sommes raccordés sans le savoir. Nos existences se percutent en silence.
Après un séjour en prison, Eddy Alune, 31 ans, est devenu veilleur de nuit, un métier qui lui permet d’échapper aux gens et aux ennuis. Il vient de perdre son père. En vidant l’appartement de son enfance, il retrouve des effets personnels qu’il a volés, vingt ans plus tôt, à proximité d’une SDF morte dans la rue. Poussé par la culpabilité, il décide de rendre à cette femme l’histoire qui lui a été confisquée. Une enquête commence, dans laquelle Eddy se lance magnétophone à la main, pour ne rien oublier. De rencontre en rencontre surgissent plus que des souvenirs. Des liens nouveaux se tissent et la mémoire, ravivée par Eddy, va bouleverser bien des vies.
cequejenaipensé Dans le précédent roman que j’ai lu de l’autrice, Rue du rendez-vous, la vie des personnages étaient au cœur de l’intrigue. Des destins qui se croisaient, qui se percutaient…
Savez-vous qu’il faut environ un siècle pour que le souvenir d’une personne disparaisse tout à fait ?
Dans ce magnifique Il faut beaucoup aimer les gens dont je viens de tourner la dernière page et que je n’ai pas pu lâcher de l’après-midi, j’ai retrouvé ça. L’humain mis en avant. La solitude. Les rencontres invisibles. Silencieuses. Mais qui forment un écho dans la vie des uns et des autres.
Dans ce roman, il y a beaucoup de gens.
Des gens qu’on apprend à connaître.
Des gens dont on nous raconte la vie bousculée.
Des gens qu’on apprend à regarder autrement.
Des gens qu’on nous invite à aller au-delà des apparences.
Derrière une image, il y a du sens. De la vie. Des difficultés souvent. Des mal-êtres.
Ces gens vont se percuter dans ce roman.
Parmi, ces gens… il y a Eddy Alune. Il a la trentaine. Il est veiller de nuit dans un parking. Un métier idéal pour lui qui aime sa solitude, sa tranquillité. Et qui évite les contacts avec les autres après un début de vie peu agréable. La vie la conduit en prison. Et maintenant, il vient de perdre son père. Qui était tout pour lui. Cette perte va réveiller les souvenirs… notamment celui d’une femme sans domicile fixe qu’il a retrouvé morte sur un trottoir près de chez lui alors qu’il n’avait que onze ans. Un événement qui l’a marqué plus qu’il ne l’aurait cru. Un sentiment de culpabilité grandit en lui. En effet, à l’époque, il avait pris des objets à cette femme. Des objets (dont des photomatons) qui auraient peut-être permis à ses proches de faire leur deuil. Cette culpabilité va le pousser à réveiller le passé. A l’aide de ces photos, il va remonter peu à peu le fil l’histoire de cette femme sans nom, enterrée sous X. Il veut lui redonner son nom, son histoire, son identité.
Un soir, séchant mes larmes de rage, alors que je vomissais ma tristesse devant tant de gâchis, sa réponse, simple et sublime : les gens font de leur mieux, tu sais…
Eddy va réussir à retrouver un nom et des personnes qui l’ont connu. Un magnéto en main il va les enregistrer pour ne pas oublier, pour laisser une trace de son enquête mais aussi pour que plus personne n’oublie cette femme.
Parmi les autres gens, il y a aussi Luciole. Une femme qui tient une émission de radio la nuit. Sa voix accompagne des centaines de solitude. Notamment celle d’Eddy.
Il devait réparer, rendre à cette femme son nom et sa vie, faire reculer le néant auquel son larcin l’avait condamnée. Pour retrouver le sommeil. Et pour qu’elle trouve le repos.
Ce roman fait preuve d’une belle humanité. De façon pudique, tendre, Solène Bakowski nous raconte ces vies ébréchées. Celle d’Eddy, de la femme sans nom, et des personnes qui l’auront croisée, celle de Luciole aussi. Ces vies se font échos, se rencontrent sans le savoir. Il existe un lien entre eux. Un lien qui a un nom. Celui de cette femme… que je vous laisse découvrir au cœur de ces pages…
en brefUn roman émouvant, bienveillant qui met le souvenir, l’humain, les rencontres au cœur de son intrigue. 

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