Tout ira bien
Autrice : Stéphanie richard
115 p.
Sarbacane, 2022

À moins que… ?
Il y a dans sa classe une fille, une nouvelle. Tess. « Sainte Tess », elle l’appelle. Ira la trouve insupportable, mais Tess remue en elle un truc bien enfoui… une pulsion de vie, comme une loupiotte dans la nuit, planquée derrière la pierre de ses poings.

Stéphanie Richard, autrice dont j’ai pu déjà apprécier la plume plusieurs fois que ce soit dans la collection Pépix (avec Popy la tornade) et,plus récemment, dans la collection Exprim’ (avec Jeux jaloux), signe donc ce nouveau roman Tout ira bien.
Ira est une jeune ado en colère constante, en guerre contre le système, contre elle-même. Ce qu’elle aime avant tout, c’est détruire. Détruire ce qui l’entoure. Casser l’ambiance de sa classe. Humilier ses camarades. Elle abîme tout… y compris elle-même.
Elle est ballottée de familles d’accueil en famille d’accueil depuis longtemps. Sa mère, qu’elle croise de temps en temps, vit dans la rue, accro à la drogue. Elle a honte, elle est en colère.
Pour elle, il n’y a aucun avenir. Elle en est persuadée.
Elle sait bien ce que pense tout le monde d’elle.
Qu’elle est perdue.
Qu’elle ne sera jamais capable de rien. C’est un élément perturbateur.
Alors à quoi bon… pense-t-elle !
Si personne ne croit en elle, pourquoi elle le ferait.
Jusqu’à ce qu’une nouvelle fille débarque. Tess. Parfaite. Bonne élève. Gentille. Attentionnée.
Tout ce qu’Ira abhorre.
Mais…
Le lecteur découvre cette jeune fille blessée, sans espoir de futur. Qui subit sa vie plutôt que de la vivre. On ressent ce sentiment de désillusion, on ressent sa colère envers un système où elle ne trouve pas sa place.
Ce roman est court mais il percute. Ira nous est dévoilée petit à petit. On découvre sa facette d’ado désabusé mais pas seulement. Car Ira est une poète torturée. Elle nous partage ses textes. Des textes engagés où elle crie ses émotions. Des textes beaux, mordants. Et puis une rencontre qui change beaucoup de chose. Un lueur différente…
Suis née sur la route de l’enfer
Entre Abuja et un bout de désertJe ne sais pas qui est mon père
Je sais à peine qui est ma mèreSeize ans, elle avait seize ans
L’âge que j’aurai moi dans deux ans
