Toujours impatiente de lire le nouveau roman d’Agnès Martin-Lugand. Et pourtant cette année j’ai mis du temps à m’y plonger. L’envie de faire durer l’impatience. L’espoir de réduire le temps avant la parution du prochain opus.

Dans Nos Résiliences, elle nous propose une histoire d’amour, bousculée, fragilisée et mise à rude épreuve.

« Notre vie avait-elle irrémédiablement basculé ? Ne serait-elle plus jamais comme avant ? Étrange, cette notion d’avant et d’après. »

Ava et Xavier. Une rencontre grâce à un chat. Une histoire d’amour complice, passionnée. Ava tient une galerie d’art. Xavier est vétérinaire. Ils vont devoir faire face à un drame qui va bouleverser leur quotidien, leur vie, leur relation si solide jusque là. Une relation qui va être soumise à rude épreuve.

Je ne veux pas te perdre, je ne peux pas te perdre. Je ne suis rien sans toi. Pense à tout ce qui nous reste à vivre…

Comme dans ses précédents récits, l’autrice a su me toucher avec sa bienveillance et sa sensibilité. Ava est un personnage réaliste et attachant. Elle doit se battre pour elle, pour son homme, pour sa famille et leur avenir. Elle n’est pas parfaite elle est juste humaine. Elle est forte et fragile. Elle est combative et parfois elle baisse les bras. Elle doute et a peur. Elle est comme vous et moi face à l’adversité. C’est dur, c’est difficile et elle veut y croire. Mais…
Heureusement pour elle, elle est entourée d’une galerie de personnages attentionnés et à l’écoute. Désormais, elle sait sur qui elle peut compter.

Son regard partit au loin, il pensait à sa femme, tout comme je pensais à Xavier. Nos douleurs étaient similaires. Malgré l’incongruité de la situation, il y avait un je-ne-sais-quoi de rassurant à ne plus se sentir seule.

Xavier lui aussi m’a touchée. Ce qu’il vit est difficile. On peut difficilement se mettre à sa place, comprendre la colère, le dégoût qui l’habite. On peut l’imaginer, essayer de comprendre, espérer qu’il se pardonne.

J’aurai tant voulu le soulager, l’épauler. Il était comme anesthésié, indifférent à lui-même, à Pénélope et Titouan, indifférent à moi, je ne supportais plus ce vide entre nous. Je lui en voulais de ne manifester aucune joie de rentrer à la maison. Mais je n’aimais pas cette rancœur, cette ambivalence même que je ressentais pour lui, qu’il m’infligeait, qu’il s’infligeait à lui-même. Je devais m’en délester, mûrir, traverser l’épreuve à ses côtés. Un mur s’était érigé entre nous.

Nos résiliences est un roman intense par les émotions qu’il dégage. Un récit d’amour, d’espoir.

Chaque jour qui passait l’éloigner de moi et moi de lui, je n’avais plus accès à ses pensées, à ses sentiments, je ne savais plus comment lui parler, je ne savais pas l’aider.